Ce lundi 23 juin 2025, les sélections nationales féminines du Bénin (l’équipe fanion et les U20) ont pris la direction de Rabat au Maroc. Cette expédition marocaine marque un tournant dans la préparation des deux équipes pour : le second tour des éliminatoires de la CAN 2026 face au Nigeria, programmé en octobre (Seniors ) et le deuxième tour qualificatif pour la Coupe du monde 2026 (les U20).
Un programme soigné pour mieux se préparer
La Fédération béninoise de football a prévu quatre rencontres amicales, deux par catégorie, afin d’offrir à chaque groupe un maximum de temps de jeu et d’automatismes. Les U20 ouvriront le bal face à leurs homologues marocaines, dans une double confrontation aller-retour taillée pour jauger leur résistance loin de leurs bases. Une occasion pour le staff technique de tester différentes formules, notamment dans l’animation offensive, le point fort affiché lors du tour précédent.
De leur côté, les Seniors auront également droit à un programme relevé : un premier choc contre le Ghana le 25 juin, suivi d’un duel face à l’Afrique du Sud. Deux adversaires de prestige, tous qualifiés pour la dernière CAN, qui permettront à la bande du sélectionneur Abdoulaye Ouzérou de se mesurer à ce qui se fait de mieux sur le continent avant la redoutable double confrontation contre les Super Falcons nigérianes.
Abdoulaye Ouzérou : maître des deux équipes
Pour orchestrer cette préparation, la Fédération a choisi un sélectionneur unique pour les deux catégories. Abdoulaye Ouzérou, connu pour son approche méthodique et son sens de la discipline, dirigera donc l’ensemble de la délégation. Ce choix garantit une continuité de philosophie de jeu et facilite la transition des jeunes talents vers l’équipe A, un chemin devenu stratégique à l’heure où la concurrence s’intensifie en Afrique de l’Ouest.
« Gérer deux groupes demande une logistique millimétrée, mais c’est aussi un formidable accélérateur […] Les U20 voient leurs aînées au quotidien, comprennent les exigences du très haut niveau, et les Seniors mesurent l’appétit de la jeunesse qui frappe à la porte. » confia-t-il avant l’embarquement.
Deux nouveaux visages dans la tanière
Le stage marocain servira aussi d’occasion de lancement pour de nouvelles recrues. La latérale droite Sadikou Nailatou, 18 ans, fait ses classes au SC Fribourg en Allemagne et vient répondre au besoin de profondeur sur le couloir droit. Prometteuse dans la projection offensive, elle offre une alternative crédible à l’habituelle titulaire, Adjidja Ayi, dont la polyvalence pourrait la faire glisser dans une position plus centrale.
Autre pépite appelée : Yarou Dokotoro, défenseure centrale de 17 ans formée au FC Germania Ginnheim/SC Zellhausen. Dotée d’un bon sens de l’anticipation et d’un jeu de tête déjà solide malgré son jeune âge, elle pourrait profiter des matchs tests pour gagner des minutes et apprendre aux côtés des expérimentées Edwige Egbo et Prisca Miangue. Convoquées pour la première fois, ces deux “néo-Amazones” symbolisent la volonté fédérale d’injecter du sang neuf et d’assurer la relève à moyen terme.
Les enjeux au-delà du rectangle vert
Au-delà de la dimension sportive, ce séjour s’inscrit dans une stratégie de professionnalisation. Les joueuses bénéficieront d’ateliers sur la nutrition, la récupération et la gestion mentale, un volet souvent négligé mais crucial lors des compétitions à élimination directe. Par ailleurs, un créneau médias est prévu après chaque rencontre pour renforcer la visibilité du football féminin béninois et séduire de nouveaux sponsors.
La route vers 2026 passe par Rabat
Si les échéances officielles semblent encore lointaines, le compte à rebours est bel et bien lancé. Contre le Nigeria, les Seniors devront afficher une cohésion sans faille pour bousculer une référence continentale. Les U20, quant à elles, savent qu’une qualification au Mondial leur ouvrirait la vitrine planétaire que la génération précédente n’a pas pu atteindre. Chaque séance au Centre d’entraînement de la Fédération marocaine sera donc vécue comme une étape décisive : consolider les circuits, tester les combinaisons, polir les automatismes… et surtout se forger un état d’esprit conquérant.
Au moment de fouler le tarmac marocain, capitaines et espoirs partagent la même ambition : revenir au bercail avec des certitudes et une dynamique positive. Le public, lui, n’attend qu’une chose : voir les Amazones briller, du Nord au Sud du continent, et porter haut les couleurs vert-rouge-jaune du Bénin.
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