Football | Marc-Vivien Foé : un parcours riche, un départ tragique

Né le 1er mai 1975 à Yaoundé, Marc-Vivien Foé est d’un père policier et d’une mère enseignante. Fan de football depuis le primaire, il partage ses journées entre l’école Saint-Louis et le terrain vague du quartier. À 13 ans, il rejoint l’Union Garoua. Lucide, mentalement fort et puissant de frappe, il s’est vite fait remarquer par le Canon de Yaoundé. À 16 ans, il dispute déjà une finale de Coupe nationale et rêve d’Europe.

Carrière professionnelle

La Coupe du monde 1994 le révèle. Annoncé à Auxerre, c’est finalement à Lens qu’il dépose sa valise et signe son premier contrat professionnel. Il débute en première division française le 13 août 1994 par une victoire 2-1 des siens face à Montpellier. Le stade Bollaert l’aime en même temps. Il joue son premier match lors de la 12è journée du championnat français saison 1997-1998 contre Monaco. Lens dépasse Metz à la 30ᵉ journée, puis assure un nul décisif à Auxerre. Le 9 mai 1998, le club décroche son premier titre de champion de France. Saison au cours de laquelle Vivien a disputé 18 rencontres dont la dernière face à l’Auxerre.

Le talent y était et tout le monde avait les yeux sur lui. Manchester United le veut, mais en mai 1998 il se fracture le péroné durant un stage de préparation avec le Cameroun. Une blessure qui lui fait rater la Coupe du monde 1998 et fait échouer son départ à Manchester. Il rejoint par la suite West Ham en janvier 1999 pour 4,2 millions de livres. Il gagne quelques mois après avec le club londonien la Coupe Intertoto 1999 et qualifie les Hammers pour l’UEFA.

Foé avec le maillot de l’OL

En 2000, il revient à la France sous les couleurs de Lyon pour 6 millions de livres. Il retrouve sur place Juninho et le duo stabilise le milieu lyonnais. Le club remporte la Coupe de la Ligue 2001, puis son premier titre de champion en 2002. Foé dispute 41 matchs, marque trois buts, sert six passes.

Le 31 août 2002, il retourne en Angleterre pour un prêt de 1 an à Manchester City avec une option d’achat. Son jeu a plus à Kevin Keegan qui le titularise régulièrement. Marc s’impose avec neuf buts en 38 rencontres, dont un missile de 25 m contre Charlton.

Foé en équipe nationale camerounaise (1993 à 2003)

Crédit : Reuters

Foé débute avec la sélection Camerounaise le 22 septembre 1993 contre le Mexique et était à la Coupe du Monde 1994. Après avoir raté la compétition de 1998 pour des raisons de blessure, il revient à l’édition 2002 où il a joué tous les matchs de son équipe. Mais, malgré les bonnes performances, le Cameroun a été éliminé en phase de groupe. Avec Rigobert Song, il remporte les CAN 2000 (Lagos) et 2002 (Bamako). Il totalise 64 sélections en équipe nationale. Après l’échec au mondial de 2002, son objectif était de ramener la Coupe des confédérations 2003 sur le continent africain mais il n’y arrivera pas.

Acteur sur et hors du terrain

En dehors du terrain, Marc-Vivien Foé est un acteur de développement. En 2001, il crée la Fondation Marc-Vivien pour scolariser les orphelins. Il finance également la construction d’un puits à Mbalmayo au Cameroun. Lors de son passage à Manchester City, il soutenait le Royal Manchester Children’s Hospital. Super fan de Patrick Vieira, il collectionne les maillots de ce dernier. Souriant, travailleur et homme de ponctualité, chacun se souvient de son esprit fédérateur.

26 juin 2003 : une journée noire !

Foé inanimé

Demi-finale Coupe des Confédérations Cameroun-Colombie au stade Gerland de Lyon. À la 72ᵉ minute alors qu’il se déplaçait dans le rond central, Marc-Vivien Foé s’effondre, inanimé, les yeux figés ! Mario Yepes et Jairo Patiño se précipitent. Les soigneurs l’évacuent. Après 45 minutes de lutte pour le ramener, les médecins ont annoncé à 19h 36 la triste nouvelle :  Vivien est mort suite à un arrêt cardiaque dû à une hypertrophie non détectée. Roger Milla apporte la triste nouvelle à ses coéquipiers qui sous l’effet ne voulaient plus jouer le match mais à la demande de la femme du disparu, ils l’ont joué. Car « Marc aurait voulu qu’on joue. » disait-elle. Les Lions affrontent la France avec un brassard noir.

Héritage et souvenirs

L’hommage de ses coéquipiers

Plusieurs hommages lui ont été rendus après cette mort subite. Manchester City retire le numéro 23 que portait le joueur de l’effectif du club. Lens et l’OL en ont fait la même chose avec le numéro 17. Le Lens baptise une tribune à son nom. À Yaoundé, un centre de formation affiche sa devise : « Travail, foi, humilité. » La CAF crée en 2009 le prix Marc-Vivien Foé récompensant le meilleur joueur Africain de Ligue 1. Humilité, générosité, foi : tel est l’héritage qu’il lègue au monde.

Marc-Vivien Foé n’avait que 28 ans, mais il a marqué trois continents. Son histoire rappelle la force du rêve africain : partir, briller, revenir donner. 22 ans après, les stades scandent encore son nom. Le Lion indomptable pensait qu’un match se gagne avant tout avec le cœur. Ce message reste vivant, gravé dans chaque minute de silence observée avant le coup d’envoi partout sur la planète football, rappel vibrant de son humanité.

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