Créés par le Comité international olympique (CIO) lors de sa 119e session, qui a eu lieu du 4 au 7 juillet 2007 à Guatemala, les Jeux Olympiques de la Jeunesse sont une compétition multisports comme les Jeux olympiques mais à la différence qu’ils sont réservés aux jeunes athlètes âgés de 15 à 18 ans. Ils regroupent ces jeunes et leur offrent un espace où sport de haut niveau, interculturalité et formation se conjuguent. Des milliers d’athlètes, d’encadrants et de bénévoles se réunissent tous les quatre ans en édition estivale puis hivernale autour de compétitions, d’ateliers éducatifs, de l’intégrité sportive, des formations journalistiques ou encore de la gestion de carrière.

Après Singapour (2010), Nankin (2014) et Buenos Aires (2018), l’édition 2022 des Jeux Olympiques d’été reportée à 2026 en raison de la pandémie posera enfin ses valises au Sénégal. Ce changement de continents (4) en quatre éditions de la compétition et surtout le choix de l’Afrique pour cette édition illustre la volonté du Comité International Olympique (CIO) de diversifier l’héritage olympique et de toucher la jeunesse là où elle se trouve.
Afrique : terre des JOJ 2026
Pour la première fois, l’Afrique accueillera une manifestation olympique de cette ampleur. Le choix de Dakar, officialisé en 2018, marque une étape symbolique : « C’est une nouvelle ère pour l’Olympisme », s’est félicité Thomas Bach, président d’alors du CIO. Une ère nouvelle pour l’olympisme mais plus que ça pour le Sénégal. Il y voit : la modernisation des infrastructures sportives, l’accélération des travaux de transport, la formation de milliers de volontaires, et la mise en avant du tourisme culturel.
Un moteur de développement durable
Au‑delà du prestige, les organisateurs insistent sur l’impact économique et social. Trois pôles (Dakar, Diamniadio et Saly) accueilleront les épreuves afin de limiter les déplacements et de favoriser la réutilisation des sites. Les entreprises locales sont sollicitées pour la construction, la restauration… Sur le plan éducatif, le programme “Learn & Share” proposera des séminaires sur l’entrepreneuriat, l’environnement et l’égalité des genres. L’ambition affichée est de former une génération d’ambassadeurs JOJ aptes à réinvestir ces compétences dans leurs communautés une fois la flamme éteinte.
Un programme sportif innové

Conformément à la décision prise en 2024, Dakar 2026 maintiendra la participation des 35 Fédérations Internationales. 25 sports composeront le programme de compétition, chacun représenté par une discipline unique : athlétisme, natation, tir à l’arc, badminton, baseball 5, basketball 3×3, boxe, breaking, cyclisme sur route, saut d’obstacles, escrime, futsal, gymnastique artistique, handball de plage, judo, aviron de mer, rugby à 7, voile, skateboard street, tennis de table, taekwondo, triathlon, volleyball de plage, lutte de plage et wushu. Aux côtés de ces sports officiels, 10 autres (canoë‑kayak, golf, hockey, karaté, pentathlon moderne, tir sportif, escalade, surf, tennis et haltérophilie) bénéficieront d’un programme de mobilisation : démonstrations, initiations et contenus numériques dédiés. Objectif de cette innovation est d’offrir la visibilité et l’exposition médiatique sans alourdir la logistique.
Equilibre entre les épreuves : une première pour les JOJ
Pour la première fois de l’histoire des JOJ d’été, l’égalité des genres sera absolue. Les 151 épreuves se répartiront en 72 finales masculines, 72 féminines et 7 épreuves mixtes. Le quota global est fixé à 2 700 athlètes soit 1 350 filles et 1 350 garçons. Cette parité se décline sport par sport : chaque discipline, des sprints d’athlétisme aux vagues du surf virtuel, proposera un tableau féminin et masculin. « La jeunesse ne se satisfait plus de demi-mesures », rappelle Kirsty Coventry, actuelle présidente du CIO et présidente de la commission des athlètes du CIO d’alors. Dakar devient ainsi le banc d’essai grandeur nature de l’égalité voulue par l’Agenda 2020 +5 du CIO.
Un format organisé pour le contexte sénégalais
Limiter les investissements tout en assurant un niveau de compétition relevé : tel est le casse‑tête de chaque comité d’organisation. Avec 2 700 accréditations sportives contre 4 000 à Buenos Aires, Dakar ajuste la voilure. Les sites existants (Stade Léopold Sédar Senghor rénové, Arena de Diamniadio ou plage de Saly pour les sports de sable) accueilleront l’essentiel des épreuves. Une stratégie maîtrisée qui doit permettre au pays hôte de capitaliser sur l’héritage : piscines, tatamis, skate‑parks et pistes d’athlétisme resteront aux jeunes Sénégalais.
Dix sports pour élargir l’horizon
Le programme de mobilisation comprendra : l’escalade sur bloc artificiel, les épreuves de surf indoor ou encore des démonstrations de golf urbain. Sur place, les fans pourront s’essayer à ces disciplines via des ateliers encadrés par des champions. En ligne, des tutoriels, web‑séries et défis e‑sport étendront la portée des JOJ bien au‑delà des 13 jours de compétition.
Plus qu’une fête, Dakar 2026 se veut un catalyseur. Si la réussite organisationnelle est plus en vue, la véritable mesure du succès se fera après la cérémonie de clôture. En choisissant l’Afrique, le CIO parie sur la capacité de la jeunesse africaine à s’emparer de l’événement pour écrire sa propre histoire olympique.


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