Focus CAN Maroc 2025 | Les Pharaons d’Egypte à la CAN : une histoire passionnante

L’histoire de l’Égypte à la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) est à elle seule une fresque qui reflète l’évolution du football africain. Figure emblématique du football continental, l’équipe nationale égyptienne, surnommée les Pharaons, détient le record du plus grand nombre de titres en CAN, avec sept sacres. Leur parcours, riche de gloires, de revers et de renaissances, constitue une référence incontournable lorsqu’on évoque la compétition mère du football africain.

1950 – 1960 : Les origines et la naissance d’une légende

L’Égypte est l’un des pays fondateurs de la Confédération Africaine de Football (CAF) en 1957, aux côtés du Soudan, de l’Éthiopie et de l’Afrique du Sud (exclue alors à cause de l’apartheid). C’est ainsi que l’équipe participe à la première édition de la CAN organisée au Soudan en 1957. Lors de ce tournoi inaugural, les Pharaons se sont imposés face au Soudan en demi-finale avant de battre l’Éthiopie en finale (4-0). C’est le premier sacre continental de l’histoire, et il porte la marque des Pharaons. Deux ans plus tard, en 1959, l’Égypte accueille la CAN. Le tournoi se joue sous forme de mini-championnat à trois, et les Pharaons confirment leur suprématie en remportant leur deuxième trophée consécutif. Ainsi, dès la genèse de la compétition, l’Égypte s’installe comme une référence.

1960-1970 : Les années de transition

Après un magnifique début, l’Égypte traverse une période plus ou moins bonne. En 1962, l’équipe atteint encore la finale, mais s’incline face à l’Éthiopie. Les éditions suivantes voient une irrégularité dans les performances, souvent marquées par des éliminations en phase de groupes ou en demi-finales. Les années 1970 apportent un léger renouveau. L’Égypte termine troisième en 1974 et réaffirme sa présence dans le sommet du football africain. Mais il faut attendre le milieu des années 1980 pour voir l’équipe renouer véritablement avec les sommets.

Le retour au sommet : le sacre de 1986

La CAN 1986, organisée en Égypte, marque un tournant. Devant leur public, les Pharaons affichent une détermination sans faille. Après un parcours solide, ils affrontent le Cameroun en finale. Le match, tendu et indécis, se conclut par une victoire égyptienne aux tirs au but (5-4). Ce troisième sacre continental relance la machine égyptienne. Ce titre inaugure une ère où l’Égypte s’impose comme un habitué des phases finales et un sérieux prétendant au sacre.

Les années 1990 : la constance et le quatrième sacre

Dans les années 1990, l’Égypte devient une nation incontournable. Après quelques participations honorables, le pays décroche son quatrième titre en 1998 au Burkina Faso. Sous la houlette du sélectionneur Mahmoud El-Gohary, les Pharaons dominent leurs adversaires grâce à une défense solide et une attaque efficace. En finale, ils battent l’Afrique du Sud 2-0. Ce triomphe renforce l’idée que l’Égypte n’est jamais loin des sommets, même si elle connaît encore quelques désillusions en phase finale.

Les années 2000 : l’âge d’or des Pharaons

Les années 2000 constituent la période la plus glorieuse de l’histoire de l’Égypte à la CAN. Jamais une équipe africaine n’a autant dominé la compétition que les Pharaons entre 2006 et 2010. À domicile en 2006, les Pharaons s’appuient sur des stars comme Aboutrika, Mido ou encore Essam El-Hadary. Ils battent la Côte d’Ivoire en finale aux tirs au but et décroche leur cinquième titre. Au Ghana en 2008, l’Égypte confirme en battant de nouveau la Côte d’Ivoire en demi-finale (4-1) puis le Cameroun en finale (1-0) et passe de 5 à 6 sacres continentaux. L’apothéose sera la CAN 2010 en Angola. Cette année, les Pharaons ont réalisé un triplé historique en dominant à nouveau le Cameroun et le Ghana. Ils deviennent la première équipe à remporter trois CAN consécutives, portant leur total à sept titres. Cette génération dorée, guidée par Hassan Shehata, a marqué à jamais l’histoire du football africain.

Les années de creux : 2012-2015

Après avoir régné sans partage, l’Égypte connaît un effondrement inattendu. Les Pharaons ratent trois CAN consécutives (2012, 2013, 2015), une absence qui surprend le monde du football. Cette traversée du désert s’explique par des bouleversements internes, notamment la crise politique du pays et des difficultés au sein de la fédération.

Le renouveau et la chute précoce: la finale de 2017 et la CAN 2019 à domicile

En 2017, l’Égypte retrouve enfin le chemin de la CAN au Gabon. Portée par la nouvelle star Mohamed Salah, l’équipe atteint la finale, mais s’incline face au Cameroun (2-1). Ce parcours symbolise le retour des Pharaons sur le devant de la scène. L’édition suivante ne les verra pas au haut niveau de la compétition. En 2019, l’Égypte accueille la compétition. Les attentes sont immenses, mais la désillusion est brutale. Face aux Bafana Bafanas de l’Afrique du Sud en huitième de finale, les Pharaons ont été éliminés sur une défaite de 0-1.

Les Pharaons à la CAN 2021 : une nouvelle participation malheureuse

Lors de la CAN 2021 disputée au Cameroun en janvier 2022, l’Égypte réalise un parcours héroïque. Après avoir éliminé la Côte d’Ivoire, le Maroc et le Cameroun aux tirs au but, les Pharaons atteignent la finale. Mais malgré une prestation courageuse, ils s’inclinent encore une fois aux tirs au but (0-0, 4-2 t.a.b) face à un Sénégal brillamment porté par le jeune prodige Sadio Mané.

L’Égypte aujourd’hui et son héritage

L’histoire de l’Égypte à la CAN est celle d’un cycle perpétuel de gloires, de déceptions et de renaissances. Avec 25 participations et sept titres, les Pharaons reste les plus titré de la CAN. Les Pharaons incarnent une tradition de victoire et une culture footballistique profondément ancrée. Même si ces dix dernières années ont été marquées par des revers douloureux, l’équipe demeure un favori à chaque édition.

Au-delà des résultats, l’Égypte a donné à la CAN certaines de ses plus belles légendes : Mahmoud El-Khatib, Hossam Hassan, Aboutrika, Essam El-Hadary et, plus récemment, Mohamed Salah. Depuis la première édition en 1957 jusqu’aux plus récentes finales, les Pharaons ont construit une légende qui dépasse le cadre du continent africain. Qualifiés pour l’édition 2025 au Maroc, les Pharaons sont attendus pour renouer avec l’exploit continental. Plus qu’une équipe nationale, l’Égypte symbolise l’âme de la CAN, une compétition qu’elle a contribué à fonder, à élever et à magnifier.